Murs, Murs vous n’arrêterez pas le Vacarme de la Misère
Murs, Murs vous n’arrêterez pas le Vacarme de la Misère
Les faits s’entrechoquent et deviennent parfois inintelligibles.
A la période où le capitalisme entre de plein pied dans une ère d’ouvertures des frontières à travers des accords transnationaux multiples et de dérégulations tous azimuts, s’érigent des régimes politiques forts, nationalistes, voire fascistes et l’érection de murs d’enceintes foisonne.
Comment s’expliquer cette apparente contradiction ?
On compterait plus d’une cinquantaine de murs couvrant 30 000 kilomètres de frontières.
« Murs de la paix », « murs contre les trafics » et « murs d’arrêt des flux migratoires »…les appellations se multiplient alors que les accords multinationaux se succèdent, définissant une obscure géopolitique, une politique de cloisonnement de l’espace, répondant à des soucis, fondés ou non, de protection d’un territoire, en vue d’en renforcer le contrôle.
La problématique centrale de cette géopolitique se résume à la question suivante : comment permettre l’échange et la circulation des capitaux, des marchandises et des individus en garantissant la sécurité et une certaine cohésion aux ensembles géographiques nationaux ?
Les flux humains apparaissent comme l’élément le plus perturbateur du système. La libre-circulation des individus est la mobilité la moins tolérée.
Entendons-nous bien, l’humain, et surtout le pauvre, apparaît comme le chaînon gênant de la mondialisation. Cette question de la sécurité qui tend à considérer ceux qui veulent franchir les frontières comme des sources d’insécurité, ne concerne que les populations pauvres et est traité différemment pour les autochtones des pays aisés qui peuvent errer où bon leur semblent pour des tarifs très nettement préférentiels.
La mondialisation a ainsi cartographier le monde en des zones d’influences plus ou moins hermétiques, régis par des accords bilatéraux ou multilatéraux entre les états et les organisations régionales, autant d’aires de « libre-échange » de plus en plus difficiles à contrôler et dans ces espaces, c’est la mobilité des pauvres qui pose problème et explique la construction des murs frontaliers contemporains.
Les capitaux, eux, circulent sans aucune régulation et en toute impunité et lorsqu’est envisagée une possible taxe, c’est le tollé des milieux financiers qui annule toute taxation.
Depuis les années 2000, les barrières se sont multipliées. La majeure partie de celles-ci sont apparues depuis 2001.
Dans un monde en quête de sécurité, bousculé par la mondialisation, c’est bien de recomposition des territoires et non d’éradication des frontières qu’il s’agit. Tout au long de ces barrières, se sont érigés de « véritables lignes de faille de la globalisation ».
Dans un système économique dominé par la prépondérance du risque et la course à la sécurité, les États ont développé un réflexe de repli et construisent autour de cet instinct sécuritaire un discours de légitimation du pouvoir fort, à l’intérieur comme à l’extérieur. Les murs, les barbelés, les caméras de vidéo-surveillance rappellent aux populations comme emmurées